Si je vous dis expatriation ? Certains et certaines d'entre vous vont déjà voyager par la pensée, d'autres se diront “jamais pour moi”. Et pourtant aujourd'hui, je vous emmène en expatriation pour vivre une aventure passionnante ! C'est le point de départ d'une transformation personnelle et professionnelle profonde.
Tout quitter et s'expatrier n'est pas une décision facile à prendre, nous sommes beaucoup à en rêver mais au final, nous sommes très peu à passer le cap. Il faut faire face à énormément d'adaptabilité.
Mais l'expatriation est une aventure palpitante qui vous offre l'opportunité de découvrir une nouvelle culture, d'explorer de nouveaux horizons et de tisser de nouveaux liens internationaux. En expatriation, beaucoup de mères/femmes n'aspirent pas forcément à rester au foyer. Elles souhaitent trouver un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.
Alors pourquoi ne pas oser se lancer dans l'entrepreneuriat ? Mais quels problèmes pouvons-nous rencontrer ? Quels sont les avantages de devenir entrepreneuse à l'étranger ?
Toutes ces femmes et mères n'ont pas le même parcours, il y a les conjointes « suiveuses » comme Karen, Aïna et Marie-Liesse, les « expatriées professionnelles » comme Nadia ou les « aventurières » comme Stéphanie et Emmanuelle. Mais toutes ont osé se lancer dans l'aventure entrepreneuriale. Retrouvez les conseils et retour d'expérience inspirants de nos 6 femmes et mères, devenues entrepreneuses à l'étranger.
Pour les mamans qui doivent déménager fréquemment, la recherche d'un emploi devient un véritable parcours du combattant. Chaque déménagement implique de repartir de zéro : mettre à jour son CV, rechercher des offres d'emploi tout en se familiarisant avec le marché du travail local. Cette situation peut être particulièrement décourageante.
Pour Karen, qui suit les mutations de son mari gendarme, « J'ai toujours travaillé. J'ai démissionné à chaque fois pour suivre mon mari. Inscription à FT, indemnisation, recherche d'emploi. Lors des entretiens d'embauche, nous discutons de mon parcours, pas de problème pour une embauche, et un départ au bout de 3 ou 4 ans car cela est connu. Mais ces nombreuses recherches aggravent la charge mentale surtout quand on décide de continuer de travailler. »
Les différences culturelles et les exigences professionnelles spécifiques à chaque pays ajoutent une couche de complexité, rendant la prise de contact avec des employeurs encore plus difficile. Dans certains pays, des lois imposent des limitations sur les métiers accessibles aux étrangers, rendant difficile l'accès à des emplois pour lesquels nous sommes qualifiées. Aïna, expatriée en Thaïlande, c'est vite rendu compte qu'il était « très compliqué de trouver un emploi en tant qu'étranger. Certains métiers sont carrément interdits aux non-Thaïlandais, donc pour moi, c'était quasiment mission impossible. »
Cette situation peut entraîner un sentiment d'inutilité ou de frustration, surtout pour celles qui veulent travailler.
Le coup de blues est une réalité fréquente, pour ces femmes, lors d'une expatriation. L'éloignement familial peut provoquer un sentiment de solitude intense, surtout lors des moments importants comme les anniversaires, les fêtes ou même des naissances. Ces femmes peuvent ressentir un vide en l'absence de leur réseau de soutien habituel. Ce manque de connexion peut également affecter leur bien-être émotionnel, rendant les défis de l'expatriation encore plus difficiles à surmonter.
Nadia, expatriée en Espagne, peut nous le confirmer, « Il m'arrive d'avoir des petits coups de blues quand je pense à mes proches restés en France. Tu sais lorsque tu aimerais partager justement des anecdotes, une simple colère ou un événement joyeux qui t'est arrivé avec tes amis. Je ne peux pas les appeler et leur dire “Allez on se boit un verre ce soir ou tu viens dîner à la maison demain ?” Ça oui ça me manque.»
Se refaire des amis dans un pays étranger peut s'avérer être un véritable défi. L'isolement peut être accentué par la barrière de la langue et les différences culturelles, rendant les interactions sociales plus complexes. Ces femmes expatriées peuvent se sentir perdues, surtout si elles ont laissé derrière elles un cercle d'amis solide.
Pour Aïna, « Je me suis retrouvée sans amis, sans repères, dans un pays où je ne parlais même pas la langue. »
La peur du rejet ou de ne pas être comprise peut freiner les initiatives.
S'expatrier implique souvent de naviguer dans un monde culturellement différent, ce qui peut être déroutant. En tant qu'expatriée, nous pouvons nous heurter à des coutumes sociales que nous ne comprenons pas toujours, ce qui peut générer des malentendus. Comme les normes de communication, les valeurs familiales ou même les attitudes envers l'éducation des enfants, peuvent varier considérablement d'un pays à l'autre. Nous nous sentons frustrées de ne pas pouvoir exprimer nos pensées ou de mal interpréter les intentions des autres.
Même en maitrisant l'espagnol et en comprenant le catalan, pour Nadia « il existe parfois des moments où je n'arrive pas à me faire comprendre. Chaque jour il faut sortir de sa zone de confort, aller vers les gens, régler chaque problème du quotidien dans une autre langue que la sienne. »
De nombreuses femmes expatriées ressentent une forte volonté de continuer à travailler et de ne pas se cantonner au rôle de mère au foyer. Ce désir peut être renforcé par leur attachement à leur carrière, leur besoin d'autonomie financière et leur envie de rester actives sur le plan professionnel. Cependant, l'expatriation peut compliquer cette aspiration. Cela peut entraîner un sentiment de frustration et de perte d'identité. Nous pouvons avoir l'impression de devoir choisir entre notre rêve professionnel et notre rôle familial, ce qui peut créer un conflit intérieur.
Nadia en avait la certitude, « Je savais que je ne voulais pas être mère au foyer à 100 % même si je voulais passer du temps avec ma fille. Alors un jour mon conjoint m'a dit : “mais pourquoi tu ne te lances pas dans une activité à ton compte, une activité qui te permette de travailler le nombre d'heures que tu souhaites…?”. »
S'expatrier offre l'occasion d'être plus présentes pour nos enfants durant cette période de transition. En choisissant un mode de vie équilibré par l'entrepreneuriat, nous pouvons nous impliquer activement dans l'éducation de nos enfants tout en découvrant un nouvel environnement. Cette proximité permet de renforcer les liens familiaux, essentiels pour le bien-être de la famille. Nous pouvons participer à des activités scolaires, explorer de nouveaux lieux ensemble et créer des souvenirs inoubliables. Ce temps passé ensemble favorise une meilleure communication et aide nos enfants à s'adapter à leur nouvelle vie.
A la différence du salariat et en étant devenue son propre patron, Emmanuelle, nous donne l'exemple avec un enfant malade où « tu peux être disponible dans l'heure pour ton enfant. Pour moi c'est un grand luxe de pouvoir faire ça » et pour Stéphanie d'ajouter : « Mon travail certes s'est adapté à ma vie nomade & mon rythme mais ce n'est pas optionnel ;) »
En somme, cette nouvelle vie permet de trouver un équilibre précieux entre responsabilités professionnelles et vie familiale.
Entre autres, le domaine du marketing digital est particulièrement avantageux lors d'une expatriation car c'est un métier facilement transportable d'un pays à l'autre. De plus, les compétences acquises dans ce secteur, sont recherchées à l'international. Ce domaine permet de continuer à travailler quel que soit son lieu de résidence, de ne pas subir une dépendance et ne pas/plus être mère au foyer.
Travailler 100% à distance est tout à fait possible, cela permet de concilier vie familiale et vie professionnelle. Vous pouvez aussi diversifier vos clients en travaillant avec des entreprises de différents pays, enrichissant ainsi votre expérience professionnelle.
Aïna, a choisit le marketing digital car : « je voulais une activité qui me laisse autonome. Le marketing digital était idéal : je pouvais travailler de n'importe où et gérer mon temps». Tout comme Karen pour « pouvoir garder ses projets de façon continue, être libre de choisir, être autonome. »
Marie-Liesse poursuit dans le même sens : « finalement ce métier en freelance, transportable partout, m'évitait le casse tête de retrouver un boulot ! Merveilleux. Au bout d'un an et demi de la création de mon entreprise, on a déménagé et quel bonheur de garder mon job et mes clients ! […] Au moins, c'est une charge mentale en moins à gérer à la prochaine mutation »
La flexibilité horaire est l'un des atouts majeurs lors d'une reconversion. Cette souplesse vous permet de gérer votre emploi du temps selon vos priorités, qu'il s'agisse de s'occuper des enfants, de participer à des activités familiales ou de se consacrer à votre carrière. Marie-Liesse « avoue que le fait d'avoir été à la maison quand les enfants rentraient de l'école, a bien aidé pour l'écoute et la présence dont ils avaient besoin. (et moi aussi !) ». C'est essentiel pour maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
En ayant la possibilité de travailler à des moments qui vous conviennent, vous pouvez optimiser votre productivité tout en étant présentes pour votre famille. Stéphanie témoigne : « je fais en sorte qu'aucun rdv soit sur ces plages horaires. Cela me permet un travail en profondeur particulièrement efficace & du coup de ne travailler que 4h par jours tout en ayant une efficacité comme quand je travaillais 8h ». Vous créez alors un environnement où vous vous sentez épanouies tout en contrôlant votre vie, réduisant ainsi le stress lié à la gestion de plusieurs rôles.
S'expatrier offre à ces femmes l'opportunité de rencontrer de nouvelles personnes et de se constituer un réseau d'expatriés. Ces personnes peuvent être une véritable bouée de sauvetage dans un nouvel environnement, fournissant un soutien émotionnel et des conseils pratiques sur la vie locale. En se connectant avec d'autres femmes expatriées, vous pouvez partager leurs expériences, échanger des astuces et même collaborer sur des projets professionnels.
Ce nouveau réseau peut ouvrir des portes à des opportunités professionnelles où les échanges de contacts peuvent mener à des collaborations fructueuses.
Encore quelques doutes avant de vous lancer dans l'entrepreneuriat ? Nos 6 femmes expatriées vous livrent leurs derniers conseils afin de passer à l'action. Écoutez-vous et vos envies en termes de vie professionnelle.
Construire un réseau d'expatriés est crucial si vous envisagez de vous reconvertir et de devenir entrepreneuse même en s'expatriant. Ces connexions offrent un soutien émotionnel et des ressources précieuses, facilitant l'adaptation à un nouvel environnement en rencontrant des femmes et mères dans des situations similaires. Ces échanges peuvent également vous mener à des opportunités professionnelles, des conseils sur le marché local et des recommandations sur des clients potentiels. Le partage d'expériences et de bonnes pratiques peut vous aider à surmonter les obstacles et à prendre confiance en vous. Vous pourrez échanger vos idées, vos projets et vos ambitions, rendant le parcours entrepreneurial moins isolant.
Marie-liesse a « trouvé des lieux de coworking et rencontré d'autres femmes qui bossaient de chez elles, on se fait des sessions ensemble du coup. »
Et Emmanuelle, afin de pouvoir monter son entreprise avec son mari au Mexique, « on s'est fait accompagné par des gens dont c'est leur métier pour créer une entreprise mais aussi des avocats…On est très entouré. Je pense que c'est une des clés nécessaire à la réussite de s'entourer de personnes compétentes » afin de se conformer aux règles du nouveau pays.
En vous lançant dans l'entrepreneuriat, la gestion du temps est essentielle surtout lorsqu'on jongle entre les responsabilités familiales et les exigences professionnelles. Apprendre à prioriser les tâches vous aide à maximiser votre efficacité et à éviter le stress. Vous pouvez par exemple créer un planning hebdomadaire, en réservant des plages horaires spécifiques pour le travail, la vie de famille et même du temps pour soi. Cela permet de se concentrer sur les tâches les plus importantes et d'éviter de se laisser submerger par des activités moins prioritaires. En établissant des objectifs clairs et réalisables, vous pouvez suivre vos progrès et ajuster votre emploi du temps si nécessaire.
Marie-Liesse nous confirme que « savoir gérer son temps et bien prioriser ses tâches en commençant par le perso d'abord puis on inclut le pro ! pour ne pas se faire engloutir ( comme quand on gère sa vie de famille) »
Changer de métier est déjà un défi en soi, mais le faire en vivant à l'étranger ajoute une dimension supplémentaire qui demande courage, adaptation et résilience.
L'expatriation implique souvent des changements rapides et des défis inattendus, ce qui nécessite une grande capacité d'adaptation et de résilience. Le choc des cultures, les différences de normes et de valeurs peuvent être déroutantes, mais ces expériences sont aussi des opportunités d'apprentissage.
En développant une mentalité ouverte, vous pouvez transformer les défis en atouts. Chaque difficulté surmontée renforce la confiance et vous prépare à d'autres obstacles. Karen témoigne sur le fait « qu'il ne faut pas subir la situation, mais partir de notre environnement : lieu, entourage proche, accepter et s'adapter, prendre le meilleur de la situation. Cela peut éviter des situations de conflits dans le couple, parler de tout, trouver un terrain d'entente, mais éviter de se prendre la tête parce que le meuble n'est pas la où on le voudrait, éviter c'était mieux avant…. »
La résilience est aussi une compétence essentielle dans l'entrepreneuriat, car le chemin vers le succès est rarement linéaire. Il faut acceptez que des échecs et des revers font partie du processus. Pour Stéphanie, « tu te mets un objectif et tu y vas, si tu loupes, tu recommences. Edison dit bien qu'il n'a pas échoué 1000 fois mais qu'il a trouvé 1000 façons qui ne fonctionnaient pas avant de réussir. »
Cette adaptabilité vous permettra non seulement de réussir dans votre entreprise, mais aussi de montrer à vos enfants l'importance de la persévérance face à l'adversité. Emmanuelle, a découvert son extrême adaptabilité en créant une entreprise au Mexique : « Quand on vit dans un pays étranger et que l'on travaille avec des étrangers, s'est une succession d'adaptation. T'es obligé, sinon tu pétes les plombs ! »
Lancer une entreprise déjà en France, ce n'est pas forcément inné, mais lancer une entreprise dans un pays que l'on ne connait pas, c'est encore un plus grand défit.
Si vous hésitez, encore, à franchir le pas vers l'entrepreneuriat, il est crucial de comprendre que l'action est la clé du succès. Attendre le moment parfait ou se sentir entièrement prête peut vous ralentir et vous empêcher de réaliser vos ambitions. Il est normal d'avoir des doutes, mais il est essentiel de transformer cette anxiété en motivation. Commencez par de petites étapes. Chaque progrès, même minime, vous rapprochera de votre objectif.
L'action engendre souvent des opportunités inattendues et vous permet de découvrir des ressources que vous ne soupçonniez pas. Ne laissez pas la peur de l'échec vous paralyser. Plus vous agirez, plus vous gagnerez en confiance et en clarté sur votre parcours. Stéphanie poursuit : « franchement je suis profondément convaincue que ce n'est pas une réflexion, une préparation, mais l'action qu'il faut enclencher. Surtout que nous sommes dans une ère où toutes les informations, formations, sont facilement accessibles et dans quasi tous les domaines. »
À un moment donné, il vous faudra simplement sauter le pas et vous lancer, et vous serez surprise de voir tout ce que vous pouvez accomplir avec détermination et passion. Nadia témoigne : « Je vois beaucoup de conjoints expatriés (en grande majorité des femmes), reporter leur désir de reconstruire une carrière en expatriation. […] Mais j'ai envie de dire à tous ces conjoints : “Ne vous oubliez pas ! Écoutez vos envies en termes de vie professionnelle avant de partir. Faites le bilan de ce que vous aimeriez faire. […] Renseignez-vous sur les possibilités d'un métier indépendant qui vous suit partout, dans chacun de vos séjours à l'étranger. Et lancez-vous ! Vous n'avez rien à perdre. »
Marie-Liesse termine sur le fait qu'« en se lançant, on crée son poste sur mesure, et c'est si rare !. »
L'expatriation n'est pas une excuse, surtout lorsqu'on est un conjoint d'expatrié, pour ne pas développer une carrière professionnelle qui nous épanouie. Si vous êtes à l'étranger, pensez à ce que vous aimez faire, cherchez des solutions, il y en a forcément une pour vous et lancez-vous, vous n'avez rien à perdre et tout à gagner !
Marie-Liesse, en suivant les nombreuses mutations de son mari, a créé sa micro entreprise transportable partout !
Nadia, expatriée depuis 17 ans en Israël puis à Barcelone, s'est reconvertie dans le Community Manager
Stéphanie, nomade en famille depuis 10 ans, s'est reconvertie dans le Digital
Emmanuelle, expatriée au Mexique, s'est reconvertie dans le Community manager
Aïna, expatriée en Thaïlande, s'est reconvertie dans le Community manager et formatrice IA
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